cinéma


Gran Torino
tu seras un homme, mon fils

L'histoire

Un ancien de la guerre de Corée et ses rapports avec ses voisins asiatiques

Les plaisirs du film

Le visage de Clint. L'essence du bonhomme dans cette face ravinée comme un lit de rivière à sec. Une épure impressionnante de dureté et de franchise.

Son auto-parodie. Raciste, dur et caricatural. Eastwood intègre ces traits, ceux qu'on lui a toujours reprochés, dans son personnage. Du coup, chargé à bloc, ce vieux bougon renverse la critique en grossissant le trait. Il surjoue le dur à cuire, notamment avec d'étranges grognements de bête, ou lors de ses face-à-face virils avec amis et coiffeur, ou contre de petits caïds : "vous n'avez pas remarqué qu'il ne faut pas croiser un certain genre de type ? Je suis ce type." On pense là à des répliques cultes de gros bras du cinéma, du genre I'll be back (Terminator).

Le transgenre : plusieurs genres dans ce film. Du thriller à la comédie franchement drôle en passant par l'étude de mœurs... Le brassage de ces genres se fait avec une grande fluidité.

La redécouverte d'un cinéaste aux grosses ficelles. Films souvent pesants, manichéens, filmés sans grande subtilité, sur des sujets tire-larme. Mais précisément, ces défauts sont de formidables qualités pour une comédie où l'intelligence, dans tous les sens du terme, joue le premier rôle.

L'unité de lieu. L'affiche suggère une équipée sauvage dans la nuit. Or on ne quitte pas une petite banlieue. Le cadre ainsi délimité permet de se concentrer sur le théâtre des personnages et sur la tragédie qui se trame.

L'envie de déguster les spécialités hmongs au plus vite (si quelqu'un a une adresse...)



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