musique
Entre les mains des chanteurs, des mouettes.
Le Stabat Mater de Dvorak par l’Orchestre National des Pays de Loire. L’orchestre sur scène et, derrière, le chœur, hommes et femmes, en tenue noire, étagés sur quatre gradins. Entre les mains des chanteurs, des mouettes.
Couverture bleue, souple, grande ouverte, tranche blanche et fine des pages, bien calées au creux de la main, les partitions libèrent les ailes des pages légères au gré des notes qui s’égrènent au-dessus des flots du doux ressac, qui parfois gronde, des voix.
De temps à autre, quand une page se tourne d’un même mouvement balancé, les blancs feuillets s’envolent et se posent aussitôt tout à côté, juste portés sur la vague de la main.
Rythmés par le chant, les livrets dansent, les mouettes de papier volettent de concert dans l’air vibrant des ondes musicales jusqu’à ce que, les partitions se vidant de leur magnifique marée mélodieuse, peu à peu, les ailes blanches se replient, dans la nuit bleue de leur couverture.
C’est alors que les voix qui apaisent se taisent.
Pierrette